Du bon sens…
Que n’avons-nous pas entendu ces dernières années sur le lait et les produits laitiers. Après avoir été un aliment exceptionnel que l’on pouvait consommer à volonté sous toutes ses formes dérivées, beurre, fromages, yogourts…, le voilà cloué au pilori de la diététique, exclu des régimes minceurs, pour diabétiques, anti-cholestérol. On ira jusqu’à l’insulter, le traitant de «sacré vacherie» et même «de poison» ! Nul doute que nos chers et paisibles ruminants qui ont nourri des générations d’enfants et de grandes personnes, ont dû être bien déçus de tant d’ingratitude.
Pourquoi tant de haine, d’argumentations hâtivement développées pour persuader tout un chacun que les produits laitiers sont des poisons alimentaires, et sont à l’origine multiples pathologies dont souvent on ignore la cause et dont les traitements sont aléatoires. Pour vendre, se faire connaître avec un point de vue contestataire, prendre la tête d’une nouvelle communauté non-orthodoxe ? Argu-mentons sciemment, exagérons à l’envi, chers frères et communions ensemble pour une nouvelle religion anti-produits laitiers, source de tous nos maux !
Tous ces grands prophètes devraient plutôt arpenter nos vertes campagnes et méditer tranquillement près de nos braves ruminants pour retrouver un peu de bon sens. Car est-il besoin de passer d’un point de vue extrême à un autre extrême pour se faire entendre ? Peut être que oui, finalement et cela est très regrettable. Pour alerter nos concitoyens sur les problèmes de santé qui peuvent provenir, entre autres raisons, d’une consommation excessive de produits laitiers, est-il besoin de faire peur et de passer dans l’extrémisme. Dire que le lait est un poison est aussi ridicule et dangereux que de dire que le lait est l’aliment idéal. Raisonnons un peu et essayons d’aider celui qui s’interroge et ne sait plus s’il doit impérativement dévaliser les rayons de produits laitiers ou les fuir pour se jeter sur les laits de riz, soja ou avoine.
Le lait et le terrain allergique
Le lait, surtout le lait de vache pur mais stérilisé ou upérisé, pose des problèmes au niveau digestif chez certaines personnes, c’est un fait. Il est aussi la cause de certaines allergies, à cause de son sucre, le lactose. Mais n’importe quel aliment ou presque peut causer des allergies et des désagréments digestifs, sans pour autant devenir un « poison ». Surtout des aliments très riches comme les poissons, les fruits de mers, les abats, le blé, l’avoine, les fruits secs, les œufs et les laitages. Il suffit dans ce cas de supprimer ou d’alléger la consommation du type d’aliment à problèmes pour améliorer les pathologies qu’il a engendré. Il y a suffisamment de choix de nourriture pour s’alimenter suffisamment et en tenant compte de sa sensibilité personnelle. Les plus pauvres de la planète terre sont surement effarés de nous voir traiter ainsi certains produits alimentaires dont ils auraient bien besoin !
Ajoutons que les allergies alimentaires viennent très souvent d’un problème de terrain mal équilibré, carences diverses, stress psychologique, surcharge et excès alimentaire… Avant de supprimer, d’interdire, de faire peur, il vaudrait mieux expliquer, diminuer, rééquilibrer l’ensemble de l’alimentation et choisir des aliments sains.
Si vous n’aimez pas le lait de vache ou que vous le digérez mal, n’en buvez tout simplement pas ! Mais n’en dégoûtez pas les autres, et même si ils ont des problèmes de santé. Des millions de personnes boivent ou ont bu du lait et consommé ses dérivés sans avoir de réels problèmes de santé.
Par contre avertir que l’excès de produits laitiers peut surcharger le foie et le système digestif est certainement une bonne chose tant on a répété aux générations précédentes que les laitages étaient une panacée pour avoir du calcium, grandir solidement… Trouvons le juste discours pour aider à trouver un certain équilibre alimentaire sans dérives extrémistes qui ne visent finalement dans tous les camps qu’à conquérir un certain pouvoir par un soi-disant savoir !
L’es principaux problèmes causés par un excès de produits laitiers
Il est vrai que beaucoup de jeunes enfants ont une consommation globale excessive de produits laitiers, ce qui surcharge leur système digestif et peut aussi causer ou aggraver une importante carence en fer. Mais il suffit de diminuer les apports en laitages en augmentant les apports de viande ou de poisson ou de légumineuses pour tout arranger et stopper, dans de nombreux cas, la spirale infernale des infections à répétition.
Il est vrai aussi que l’excès de produits laitiers gras chez un adulte, lait, beurre, fromages, desserts lactés, yaourts, peut , en surchargeant la digestion, acidifier l’organisme et, s’ajoutant à du stress intérieur, favoriser l’apparition de douleurs articulaires inflammatoires, d’acide urique, de cholestérol… Si l’on mange ces produits laitiers en plus des viandes et poissons, céréales, il y a surcharge digestive, si les produits laitiers remplacent ces mêmes aliments protéinés, il y a risque de déséquilibre minéral, par excès de calcium. Mais favoriser dans certains cas n’est pas enclencher dans tous les cas !
Les avantages et intérêts nutritionnels des produits laitiers
Il est tout aussi vrai que les produits laitiers quand ils sont bien digérés par l’organisme apportent un plein d’acides aminés essentiels, d’acides gras, de calcium et autres minéraux, de vitamines importantes, A, E, B… Le lait constitue, de bonne qualité, reste un super aliment pour les enfants. C’est souvent juste l’excès qui est nocif et ce qui consommé en plus. De même les produits laitiers sont bénéfiques bénéfique à la santé: le beurre quand il n’est pas pasteurisé, quand il n’est pas chauffé, mais consommé cru, les fromages qui sont consommés à un autre repas que la viande et le poisson, les yaourts facile à digérer, riche en ferments bénéfiques pris en dehors des repas…
Bons sens et équilibre dans les choix des aliments, aliments les plus naturels et sains possibles sont les 2 mamelles d’une bonne « vache laitière » comme d’une bonne nutrition !
On ne se porte pas « forcément » mieux en supprimant complètement les produits laitiers. Ni évidemment en consommation excessive et à tous les repas.
Conseils de consommation des produits laitiers de vache
Le lait de vache
Une consommation raisonnable pour celui qui le digère parfaitement n’est pas nuisible à la santé. Un bol de lait demi écrémé le matin par exemple.
Pour les nourrissons, si vous constatez une digestion difficile, des régurgitations, tentez un lait végétal d’amande de riz, d’avoine, de lait maternisé et alternez avec le lait de vache. Mais ne l’éliminez pas automatiquement de l’alimentation du bébé qui perdra les facultés de digérer le lait.
Les fromages
Consommez les en petites quantités, sauf soirée exceptionnelle bien sûr, et alternez les fromages de vache, de chèvre, de brebis. Essayez de ne pas en manger ou très peu aux repas contenant viandes ou poissons ou légumineuses.
Les yaourts
Les meilleurs sont ceux faits maison. Si vous n’avez pas le temps d’en faire vous-même, choisissez des yaourts riches en ferments. Et consommez-en 3 à 4 par semaine au maximum ou au choix, une portion de fromage blanc, de séré, petits suisses, de préférence le matin ou à 16 h. Evitez de les consommer en fin de repas, surtout les repas principaux.
De même pour les desserts lactés qui ne doivent pas être systématiques en dessert.
Le beurre
A consommer de préférence cru, un bon beurre de baratte, sur du pain ou avec un petit légume. En cuisson, attention aux excès d’acides gras saturés et trans. Nous disons bien aux excès ! Il est sûr qu’il faut préférer au quotidien une cuisson à l’huile d’olive de première pression (ou huile de coco), qui s’accommode mieux de notre vie sédentaire. Car il faut toujours penser que l’alimentation doit s’adapter à notre activité journalière. Un maçon supportera mieux une alimentation très calorique en acides gras qu’un employé de bureau ! Il est bon de rappeler certaines évidences…
Les substituts au lait de vache
Si vous supportez mal les produits à base de lait de vache, et surtout le lait nature, n’en consommez pas ou très peu. Remplacez les par à votre convenance des laitages de brebis, de chèvre.
Ou des produits à base de laits végétaux, soja, avoine, etc…, de lait d’amande.
Consommez des fruits secs, noix, noisettes, graines oléagineuses.
Ne remplacez pas forcément un yaourt au lait animal par un yaourt au soja ! Le yaourt n’est pas indispensable.
Les végétaliens doivent consommer quotidiennement des légumineuses avec une céréale…
Cela ne nuira en rien à votre santé et surtout n’entraînera pas un manque de calcium.
Conclusion
Il serait important de polémiquer, souvent violemment, sur le « tout contre » ou le « tout pour » les produits laitiers. On devrait avant tout remercier dame nature, nos braves ruminants et leurs éleveurs de nous procurer une abondance de nourriture, au moins par respect des millions de personnes qui meurent de faim. Certes, cette nourriture est trop industrialisée, dénaturée mais nous en sommes beaucoup responsables. Nous avons trop désacralisé les aliments, surtout dans l’éducation des enfants, préférant consacrer une grosse part du budget familial aux gadgets électroniques et différents loisirs qu’à choisir de vrais aliments ! On dépense depuis de longues années beaucoup plus d’argent pour se soigner à l’aide de médicaments que pour se nourrir… ! Et ne mettons pas constamment la faute sur un système ou des modes de distribution, nous sommes acteurs dans ce système !
La santé est devenue un tel enjeu qu’elle se trouve prise en étau entre les marchands et les gourous du savoir.
Faites vous confiance, votre corps a toute l’intelligence nécessaire pour vous dire ce qui lui convient. Evitez les positions excessives qui quelquefois semblent bénéfiques pour une courte période mais pas dans la durée. De plus ce qui peut être bénéfique à votre voisin ne l’est pas forcément pour vous. Chercher l’équilibre, le plaisir avec bon sens !
Les produits laitiers sont un plaisir gustatif et peuvent être très bons pour votre santé. Mais ils ne sont pas pour autant absolument nécessaires. Et ce, à tout l’âge, leur richesse en calcium est un argument de vente. On trouve suffisamment de calcium dans les légumes, les légumineuses, les fruits secs, les produits marins… Plus important est le manque de vitamine D3, par exemple, que le manque d’apport de calcium alimentaire..
A chacun de trouver son propre équilibre alimentaire et de faire le choix d’en consommer un peu beaucoup, un peu ou pas du tout….